Localisation : LILLE, Angle Rue de la Louvière Rue du Ballon
Date : 1668, août 1856, août 1901
Vocable : Jésus-Christ
Fête : Vendredi Saint
Etat : Bon - Restauré septembre 2018
Parrainage : Mme. et M. THYEBAUT
Historique :
En août 1667, lors de la Guerre de Dévolution, après la conquête de plusieurs villes des Pays-Bas espagnols, les troupes françaises, attaquent la ville de Lille depuis les hauteurs du Barœul., en étant déployées sur la ligne de crête, de Marquette à Hellemmes. Une fois le siège terminé, une chapelle est érigée pour servir d’ossuaire aux soldats morts durant le siège, aux limites du territoire de la ville. C’est l’origine du calvaire du «Dieu-de-Marcq».
Dans les années 1789-1793, les révolutionnaires brisèrent le Christ et la Chapelle fut détruite dans le cadre de la politique de déchristianisation dans les années qui suivirent. Quand la tourmente fut passée, pour en rappeler le souvenir, on érigea au même endroit une simple croix.
En 1853, cette Chapelle fut reconstruite sous la forme d’un calvaire, sous l’impulsion de Louis SALOMON, propriétaire d’une briqueterie à Fives. L’emplacement choisit n’était plus exactement le même qu’autrefois, mais n’en était éloigné que de quelques mètres.
En 1901, au gouvernement, les radicaux mènent une politique anticléricale avec la loi sur les congrégations. Gustave DELORY, premier maire socialiste de Lille, élu par les voix ouvrières, mène la lutte contre les organisations catholiques, identifiées à ses adversaires conservateurs.
En mars, alors que le Faubourg Saint-Maurice est un bastion de communautés religieuses, le maire ordonne la démolition du Calvaire. L’affaire du Dieu-de-Marcq engendre des réactions : procès, processions, manifestations, tandis que la presse catholique s’en empare largement. L’affaire remonte jusqu’à l’Assemblée Nationale.
Aux mois de Juillet - Août 1901, la mairie est condamnée à faire reconstruire le Calvaire. Quatre ans plus tard, elle en devient propriétaire, par l’effet de la Loi de 1905 séparant l’Eglise et l’Etat.
Le Calvaire du Dieu-de-Marcq est donc emblématique de la difficile mise en place de la laïcité française au début du XXe siècle.
En septembre 2018, dans le cadre des festivités du "350ème Anniversaire du Rattachement de la Ville de Lille à la France" et des Journées Européennes du Patrimoine, la restauration du Calvaire du Dieu-de-Marcq ainsi que la pose d'une Plaque mémorielle et d'un Panneau de médiation culturelle sont inaugurés en présence de nombreux élus de la Ville de Lille, du Département du Nord et de la Région des Hauts-de-France, du Président de CHAPELLES&CO et des membres de son Bureau, du Doyen de la Ville de Lille et Curé de la Paroisse Saint-Maurice-des-Champs ainsi qu'une foule de passionnés du patrimoine.
Inauguration
Discours, Thomas SANCHEZ Co-fondateur et Président
Plaque mémorielle
Panneau de médiation
L’histoire de l’Antique Dieu-de-Marcq
En 1793, le Dieu-de-Marcq est brisé et jeté dans les fossés avoisinants. Des habitants du quartier en retirèrent les débris et les conservèrent comme des reliques.
En 1901, l’Antique Dieu-de-Marcq, dont certains morceaux ont été conservés depuis la Révolution par des familles du quartier, est béni par une assemblée de clercs en l’église Saint-Maurice-des-Champs, après avoir été restauré par un sculpteur appelé Monsieur BUISINE. Il est d’ailleurs toujours visible dans le chœur de l’église, Rue du Faubourg de Roubaix.
Texte d’après les écrits d’un chanoine du début du XXème siècle.